La chambre à gaz n'est pas seulement le lieu de la destruction des êtres « indignes de vivre ». Elle n'est pas simplement l'industrialisation du massacre. Faute de cela, nous en restons au point de vue des nazis, qui ne dit pas tout de la chambre à gaz, parce qu'il escamote sa dimension ontologique. Si l'on pense la chambre du point de vue des victimes, elle devient l'expérience d'un fond irréductible, que l'on ne peut faire sans trépasser, le lieu d'une opacité fondamentale, radicale, trace ontologique dans la structure ontique de l'objet, pliure de l'Être dans l'étant de la chambre à gaz. Ce livre a été nommé au prix spécial Europe 2019 de la LICRA